Edition du 15 janvier 2007 > Dernière
Le groupe Dassault tente d’investir le Maghreb : La Libye commande 18 Rafale
Une information vite contredite par Dassault Aviation, qui a déclaré, hier, ne pas être en négociation avec la Libye pour lui vendre des avions Rafale.
« La décision politique d’acheter des avions de chasse français Rafale a été prise récemment au plus haut niveau de l’Etat libyen », a précisé le journal, selon qui la transaction est évaluée à 2,5 milliards d’euros. « A ce jour, il n’y a aucune négociation sur ce dossier entre la société Dassault et les autorités libyennes », a réagi un porte-parole de Dassault, repris par l’AFP. De son côté, le ministère de la Défense français a simplement rappelé qu’« un accord avait été conclu fin 2006 avec la Libye, portant sur la seule remise en état de Mirage F1 » et s’est refusé à tout autre commentaire. Le contrat, conclu entre le gouvernement libyen et le groupe français Sofema, prévoyait la « remise en vol » de 12 des 38 Mirage F1 de l’armée de l’air libyenne pour un montant d’une centaine de millions d’euros. Selon le JDD, « l’un des fils du colonel Kadhafi a lui-même essayé en France » le Rafale « et des pilotes l’ont également testé en Libye lors du salon de défense de Tripoli début décembre ». Pour sa part, le journal économique français, La Tribune, rapportait, en octobre, que la France avait autorisé l’exportation de programmes d’armement en Libye, et qu’elle visait 20% du marché de l’armement libyen. Le journal citait notamment des programmes tels que le Tigre — hélicoptère produit par Eurocopter, division d’hélicoptères d’EADS — et le Rafale. La Tribune ajoutait que la Libye pourrait consacrer 20 milliards de dollars à de grands projets civils et militaires. Fin octobre 2006, une source du ministère français de la Défense avait indiqué que la Libye était intéressée par l’achat d’avions Rafale et d’hélicoptères Tigre et pourrait le manifester à l’occasion d’une visite en France du chef d’Etat libyen, Mouammar Kadhafi. Par ailleurs, le délégué général pour l’armement, François Lureau, avait indiqué, fin novembre, que la France devrait exporter plus de cent avions de combat Rafale au Qatar, au Maroc et en Libye. Rafale semble trouver son débouché au Maghreb où il a trouvé preneur, pour la première fois, au Maroc. Les négociations avaient porté sur l’achat de 18 appareils pour un montant de 2,5 milliards d’euros, dont une grande partie a été financée par l’Arabie Saoudite, pour réparer une infidélité à Dassault. Le chasseur Rafale n’a pas, également, suscité l’enthousiasme de l’Algérie qui, à en croire l’ambassadeur de la France à Alger, a rejeté l’offre de Dassault. Par contre, l’Algérie a conclu avec la Russie un important accord, d’un montant de 7,5 milliards de dollars, portant sur l’acquisition de plus de 60 avions de combat russes de dernière génération — 28 chasseurs Sukhoi-30 et 40 Mig-29. Ces livraisons d’armement ont de quoi inquiéter le Maroc et la Libye qui tentent de disputer à l’Algérie le leadership au Maghreb. Mais des spécialistes affirment qu’aucun autre pays ne possède une aviation susceptible de rivaliser avec des Mig-29 et des Soukhoï-30. La Russie souhaite, avouent-ils, faire de l’Algérie une chasse gardée en lui consacrant à l’avenir 20% de ses exportations militaires (5 milliards de dollars en 2004). Ainsi, la Libye se trouve devant un double défi : rivaliser avec l’Algérie et rattraper le retard engendré par l’embargo militaire qu’elle a subi entre 1986 et 2004.
Mustapha Rachidiou
http://www.elwatan.com/spip.php?page=article&id_article=58535
Le groupe Dassault tente d’investir le Maghreb : La Libye commande 18 Rafale
Une information vite contredite par Dassault Aviation, qui a déclaré, hier, ne pas être en négociation avec la Libye pour lui vendre des avions Rafale.
« La décision politique d’acheter des avions de chasse français Rafale a été prise récemment au plus haut niveau de l’Etat libyen », a précisé le journal, selon qui la transaction est évaluée à 2,5 milliards d’euros. « A ce jour, il n’y a aucune négociation sur ce dossier entre la société Dassault et les autorités libyennes », a réagi un porte-parole de Dassault, repris par l’AFP. De son côté, le ministère de la Défense français a simplement rappelé qu’« un accord avait été conclu fin 2006 avec la Libye, portant sur la seule remise en état de Mirage F1 » et s’est refusé à tout autre commentaire. Le contrat, conclu entre le gouvernement libyen et le groupe français Sofema, prévoyait la « remise en vol » de 12 des 38 Mirage F1 de l’armée de l’air libyenne pour un montant d’une centaine de millions d’euros. Selon le JDD, « l’un des fils du colonel Kadhafi a lui-même essayé en France » le Rafale « et des pilotes l’ont également testé en Libye lors du salon de défense de Tripoli début décembre ». Pour sa part, le journal économique français, La Tribune, rapportait, en octobre, que la France avait autorisé l’exportation de programmes d’armement en Libye, et qu’elle visait 20% du marché de l’armement libyen. Le journal citait notamment des programmes tels que le Tigre — hélicoptère produit par Eurocopter, division d’hélicoptères d’EADS — et le Rafale. La Tribune ajoutait que la Libye pourrait consacrer 20 milliards de dollars à de grands projets civils et militaires. Fin octobre 2006, une source du ministère français de la Défense avait indiqué que la Libye était intéressée par l’achat d’avions Rafale et d’hélicoptères Tigre et pourrait le manifester à l’occasion d’une visite en France du chef d’Etat libyen, Mouammar Kadhafi. Par ailleurs, le délégué général pour l’armement, François Lureau, avait indiqué, fin novembre, que la France devrait exporter plus de cent avions de combat Rafale au Qatar, au Maroc et en Libye. Rafale semble trouver son débouché au Maghreb où il a trouvé preneur, pour la première fois, au Maroc. Les négociations avaient porté sur l’achat de 18 appareils pour un montant de 2,5 milliards d’euros, dont une grande partie a été financée par l’Arabie Saoudite, pour réparer une infidélité à Dassault. Le chasseur Rafale n’a pas, également, suscité l’enthousiasme de l’Algérie qui, à en croire l’ambassadeur de la France à Alger, a rejeté l’offre de Dassault. Par contre, l’Algérie a conclu avec la Russie un important accord, d’un montant de 7,5 milliards de dollars, portant sur l’acquisition de plus de 60 avions de combat russes de dernière génération — 28 chasseurs Sukhoi-30 et 40 Mig-29. Ces livraisons d’armement ont de quoi inquiéter le Maroc et la Libye qui tentent de disputer à l’Algérie le leadership au Maghreb. Mais des spécialistes affirment qu’aucun autre pays ne possède une aviation susceptible de rivaliser avec des Mig-29 et des Soukhoï-30. La Russie souhaite, avouent-ils, faire de l’Algérie une chasse gardée en lui consacrant à l’avenir 20% de ses exportations militaires (5 milliards de dollars en 2004). Ainsi, la Libye se trouve devant un double défi : rivaliser avec l’Algérie et rattraper le retard engendré par l’embargo militaire qu’elle a subi entre 1986 et 2004.
Mustapha Rachidiou
http://www.elwatan.com/spip.php?page=article&id_article=58535