Nicolas Sarkozy veut réactiver le dialogue entre les deux rives de la Méditerranée.
« LE TEMPS est venu de bâtir ensemble une union méditerranéenne qui sera un trait d'union entre l'Europe et l'Afrique. » Victorieux, Nicolas Sarkozy a placé le projet au rang de ses priorités diplomatiques et l'a à nouveau évoqué hier lors d'une conversation téléphonique avec le président du gouvernement espagnol, José Luis Zapatero.
À Rabat, en mars 2005, le président de l'UMP avait tiré les leçons des échecs du processus de Barcelone (lancé en 1995 entre l'UE et dix pays riverains de la Méditerranée) et parlé d'un « marché commun de la Méditerranée ». Il avait vanté le statut de « partenariat privilégié » pour souder l'UE à ses parages méridionaux. L'idée allait faire son chemin. En février dernier à Toulon, le candidat a précisé les contours de cette union méditerranéenne ayant « vocation à travailler étroitement avec l'UE et à avoir un jour avec elle des institutions communes ». Selon Nicolas Sarkozy, c'est à la France « européenne et méditerranéenne à la fois » de prendre l'initiative, au côté de pays comme le Portugal, l'Espagne, l'Italie, la Grèce et Chypre. « Ce qui a été fait pour l'union de l'Europe il y a soixante ans, nous allons le faire aujourd'hui pour l'union de la Méditerranée », a-t-il lancé dimanche. À Toulon, Nicolas Sarkozy a proposé des sommets périodiques, type G8, ainsi qu'un conseil de la Méditerranée, à l'image du Conseil de l'Europe.
Engager le codéveloppement
Aux yeux du président élu, le projet offre une perspective de sortie par le haut à la crise ouverte par les perspectives d'adhésion de la Turquie à l'UE. « La Turquie est un grand pays méditerranéen avec lequel l'Europe méditerranéenne peut faire avancer l'unité de la Méditerranée », lançait-il en février. Reste à faire accepter le principe et les modalités de cette initiative à Ankara, ce qui, à ce stade, relève du pari. Tout comme seront ardus à surmonter les écueils sur lesquels a déjà buté le processus de Barcelone, notamment les divisions des pays méditerranéens. Israël, la Syrie, la Libye et consorts constituent une « entité » bien improbable.
Pourtant, Nicolas Sarkozy a fait de cette initiative le point focal de l'engagement français vis-à-vis de cette région. « C'est dans la perspective de cette union méditerranéenne qu'il nous faut repenser ce qu'on appelait jadis la politique arabe de la France », indiquait-il en février. Autres volets, le codéveloppement, « pilier d'une union méditerranéenne », mais aussi des partenariats dans le domaine médical et technologique ainsi que la création d'une banque méditerranéenne d'investissement, sur le modèle de la BEI. « Pourquoi ce que le Japon réussit à faire avec la Chine, l'Europe ne pourrait-elle pas le faire aussi bien avec l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient ? »
« LE TEMPS est venu de bâtir ensemble une union méditerranéenne qui sera un trait d'union entre l'Europe et l'Afrique. » Victorieux, Nicolas Sarkozy a placé le projet au rang de ses priorités diplomatiques et l'a à nouveau évoqué hier lors d'une conversation téléphonique avec le président du gouvernement espagnol, José Luis Zapatero.
À Rabat, en mars 2005, le président de l'UMP avait tiré les leçons des échecs du processus de Barcelone (lancé en 1995 entre l'UE et dix pays riverains de la Méditerranée) et parlé d'un « marché commun de la Méditerranée ». Il avait vanté le statut de « partenariat privilégié » pour souder l'UE à ses parages méridionaux. L'idée allait faire son chemin. En février dernier à Toulon, le candidat a précisé les contours de cette union méditerranéenne ayant « vocation à travailler étroitement avec l'UE et à avoir un jour avec elle des institutions communes ». Selon Nicolas Sarkozy, c'est à la France « européenne et méditerranéenne à la fois » de prendre l'initiative, au côté de pays comme le Portugal, l'Espagne, l'Italie, la Grèce et Chypre. « Ce qui a été fait pour l'union de l'Europe il y a soixante ans, nous allons le faire aujourd'hui pour l'union de la Méditerranée », a-t-il lancé dimanche. À Toulon, Nicolas Sarkozy a proposé des sommets périodiques, type G8, ainsi qu'un conseil de la Méditerranée, à l'image du Conseil de l'Europe.
Engager le codéveloppement
Aux yeux du président élu, le projet offre une perspective de sortie par le haut à la crise ouverte par les perspectives d'adhésion de la Turquie à l'UE. « La Turquie est un grand pays méditerranéen avec lequel l'Europe méditerranéenne peut faire avancer l'unité de la Méditerranée », lançait-il en février. Reste à faire accepter le principe et les modalités de cette initiative à Ankara, ce qui, à ce stade, relève du pari. Tout comme seront ardus à surmonter les écueils sur lesquels a déjà buté le processus de Barcelone, notamment les divisions des pays méditerranéens. Israël, la Syrie, la Libye et consorts constituent une « entité » bien improbable.
Pourtant, Nicolas Sarkozy a fait de cette initiative le point focal de l'engagement français vis-à-vis de cette région. « C'est dans la perspective de cette union méditerranéenne qu'il nous faut repenser ce qu'on appelait jadis la politique arabe de la France », indiquait-il en février. Autres volets, le codéveloppement, « pilier d'une union méditerranéenne », mais aussi des partenariats dans le domaine médical et technologique ainsi que la création d'une banque méditerranéenne d'investissement, sur le modèle de la BEI. « Pourquoi ce que le Japon réussit à faire avec la Chine, l'Europe ne pourrait-elle pas le faire aussi bien avec l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient ? »