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    Assistance étrangère : Nécessité ou nouvelle habitude ?

    valiant
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    Arif
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    Nombre de messages : 305
    Localisation : Quebec
    Date d'inscription : 21/05/2007

    Assistance étrangère : Nécessité ou nouvelle habitude ? Empty Assistance étrangère : Nécessité ou nouvelle habitude ?

    Message  valiant Dim 17 Juin 2007 - 14:01

    Assistance étrangère :

    Nécessité ou nouvelle habitude ?

    par Lamine Bey Chikhi
    Les arguments légitimant et/ou expliquant le recours à cette assistance sont puisés des évolutions qui caractérisent la transition économique algérienne, et des étapes correspondantes articulées notamment autour de la mise à niveau de l’appareil économique, de la modernisation du management, de l’adaptation des instruments juridiques aux exigences de nos accords internationaux tel celui conclu avec l’Union européenne, des anticipations suggérées par la perspective d’adhésion à l’OMC.

    La prise en charge de ces objectifs a, semble-t-il, besoin d’un accompagnement technique qualitatif et internationalement reconnu, d’où l’appel aux compétences étrangères. C’est, en tout cas, ce que soutiennent les décideurs et que les opérateurs économiques approuvent en général sans trop de réserves, surtout si cet accompagnement est directement ou indirectement subventionné par l’Etat comme c’est souvent le cas.

    Mais les concepts utilisés dans ce cadre n’ont pas tous été mis en rapport non pas uniquement avec d’éventuelles retombées des opérations d’assistance et que seule une évaluation peut établir objectivement, mais avec ce qu’ils signifient au regard de notre situation macroéconomique et financière.

    Il ne devrait du reste pas être question de ce seul élément d’appréciation dans l’approche critique du recours à l’assistance étrangère, mais également du fondement de l’habillage théorique et formel du discours le concernant dans un contexte marqué par une aisance financière sans précédent, adossée à plus de 100 milliards de dollars en termes de réserves de change incluant le Fonds de régulation des recettes.

    Au surplus, la portée de l’embellie financière est d’une plus grande envergure dans la mesure où notre potentiel repose aussi sur une importante capacité d’importation, des possibilités d’emprunt non négligeables et une solvabilité extérieure plus qu’appréciable.



    Ces données ne sont malheureusement pas suffisamment rentabilisées alors qu’elles pourraient être porteuses d’une dynamique et donc d’une influence certaine sur bien des volets de notre politique économique nationale et internationale.

    En tout cas, ces mêmes indicateurs sont tels qu’ils devraient inciter les responsables économiques et politiques à s’interroger sur l’utilité réelle de la systématisation d’une assistance étrangère dont il n’est pas superflu de souligner qu’elle était limitée, jusqu’à la fin des années 1980, aux seuls domaines liés aux techniques industrielles.

    Comment ne pas être interpellé, voire occupé par l’appel tous azimuts aux consultants et aux experts étrangers sans vraies conditionnalités ni sans aucune évaluation ? Cette nouvelle extraversion constitue-t-elle une vraie nécessité ou bien est-elle en train de devenir, pour des raisons qu’il faudra clarifier, une habitude, un réflexe, comme l’a été, entre 1980 et 1990, l’endettement extérieur, avec toutes les conséquences que l’on sait ? Les questions de ce type sont nombreuses, mais les réponses qu’on leur apporte restent en général sommaires au niveau de l’argumentaire, en dépit des tentatives visant, côté algérien, à privilégier, dans le discours, les notions de coopération et de partenariat.

    Cet effort didactique de la part de nos autorités est battu en brèche par nombre d’observateurs et d’analystes qui préfèrent parler en l’espèce d’aide et d’assistance. Obligation de résultat On peut toujours formuler autrement l’approche dialectique de ce sujet en se demandant en quoi, finalement, pour un pays en bonne santé financière, il est judicieux de positionner l’assistance étrangère comme incontournable et d’en faire un élément désormais central, voire systématique de notre stratégie de développement.

    Plus concrètement, le recours à l’assistance étrangère est-il structurellement requis et, dans ce cas, fondamentalement justifié puisque reposant sur un constat d’échec total de toutes les politiques managériales décidées par les gouvernements successifs et mises en œuvre de façon routinière par les cadres gestionnaires, ou bien alors constitue-t-il une (fausse) solution encouragée par la situation d’aisance financière dans laquelle se trouve notre pays ? Sur le terrain, en tout cas, aucun secteur ni domaine d’activité n’échappe à cette propension, excessive selon certains, au recours au know how et aux paradigmes étrangers présentés en l’occurrence comme un préalable absolu à l’amélioration des performances ou à la restructuration de la moindre des fonctions de l’entreprise (organisation, information et communication, contrats et marchés, gestion des risques, rationalisation des coûts, audit, contrôle de gestion et comptabilité, marketing, formation…) traditionnellement exclues des champs couverts par la coopération extérieure parce que pris en charge par des compétences nationales.

    C’est pourquoi, les autorités gagneraient à sécuriser davantage leur politique d’allocation des ressources et à mettre en place des dispositifs appropriés pour que les entreprises économiques, les institutions financières et les administrations s’imposent une obligation de résultat évaluable et donc sanctionnable périodiquement en contrepartie des opérations d’assistance étrangère autorisées en leur faveur.

    Autrement dit, la fiabilité et la crédibilité de l’accompagnement extérieur des réformes passent par une supervision compétente, en amont et en aval, des ressources affectées aux opérations éligibles aux dispositifs de soutien. L’instauration d’une discipline et d’une rigueur en la matière est seule de nature à préserver nos ressources financières du gaspillage, de la dilapidation et des arnaques internationales.

    L. B. C.

    l'independant
    avatar
    timgadi
    Invité


    Assistance étrangère : Nécessité ou nouvelle habitude ? Empty convergence totale

    Message  timgadi Ven 22 Juin 2007 - 21:25

    Je partage entièrement le contenu de l'article. Il faut auditer tout cela.
    timgadi

      La date/heure actuelle est Lun 20 Mai 2024 - 1:49