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    Quelle est l’efficacité des forces aériennes irakiennes ?

    Thor
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    Message  Thor Mar 13 Sep 2005 - 19:06

    Quelle est l’efficacité des forces aériennes irakiennes ?
    Par Denis Ericson (Juillet-Aout 1991 )


    Saurons-nous jamais ? A part quelques très rares combats aériens, les avions et hélicoptères irakiens sont restés au sol, se sont enfuis en Iran ou se sont fait tirer « comme des lapins » avec une déconcertante facilité, parfois même sans se défendre ! incompréhensible …


    L’armée de l’air irakienne fut créée au milieu des années 30 grâce à l’aide de la Royal Air Force, mais dés 1941, lors du soulèvement fomenté par Rachid Ali, elle se retourna contre son mentor. A cette époque, elle comptait quelques unités de chasse équipées d’Audax, de Gloster Gladiator, de Breda et de Northrop ainsi que de quelques bombardiers Savoia, opérant des bases de Rashid, près de Bagdad, et de Mossoul. Malgré sa supériorité numérique, elle n’obtint que des résultats décevants lorsqu’elle fut engagée contre les Britanniques retranchés dans la base de Habaniya. Néanmoins, pour ses pilotes, ce fut la première occasion d’effectuer des missions opérationnelles.
    Lors du 1er conflit Israélo-arabe, les Irakiens engagèrent quelques-uns de leurs avions, mais sans résultats appréciables. Les pilotes irakiens furent également présent dans les campagnes qui suivirent . Un de leurs bombardiers réussit même à survoler le territoire israélien et à bombarder Nathania. Il fut abattu sur le chemin de retour mais c’était quand même la première – et dernière- fois qu’un appareil ennemi pénétrait si profondément en territoire israélien. La « guerre de 8 ans » déclenchée contre l’Iran en septembre 1980 fut l’heure de vérité pour l’armée de l’air irakienne. Elle avait prévu de détruire la force aérienne iranienne au sol grâce à une attaque surprise analogue à celle menée par les Israéliens en 1967. Cette tentative fut un échec total, le premier d’une longue série. En effet, les Irakiens avaient ignoré les conditions d’une telle opération. Non seulement le nombre d’appareil disponible était trop faible mais, de plus, les quelques avions soviétiques dont ils disposaient – Tu-22, Il-28, MiG-23 et autres Su-20 – ne convenaient pas à ce genre de missions. Le nombre de pilotes était lui aussi insuffisant, dans les premières moments de ce conflit, l’Irak n’a pu organiser que 90 missions par jours alors qu’il en aurait fallu des centaines pour atteindre les objectifs prévus pour l’attaque initiale. L’attaque surprise irakienne eut pour cible 6 bases aériennes iraniennes et 4 installations de l’armée de terre. En raison d’une planification rigide et d’un manque de renseignement en temps réel, les pilotes ne s’attaquèrent pas aux avions iraniens garés sans protection sur les aires de dispersion mais appliquèrent les ordres reçus et tentèrent de mettre les pistes hors-service; ce fut un échec. Quelques bombes atteignirent bien leurs objectifs et causèrent des dommages légers mais la plupart d’entre elles ricochèrent en ne créant que des dégâts facilement réparables. Beaucoup de projectiles n’explosèrent pas en raison de fusées défectueuses ou d’un défaut d’armement avant décollage. Une autre raison de l’échec irakien fut la carence de conduite de l’action et d’informations sur les objectifs données aux pilotes, éléments qui furent à l’origine des succès israéliens en 1967. Ces défauts devaient perdurer durant tout le conflit malgré des améliorations certaines en matières de formation des équipages et de qualité des appareils.

    En 1982, les Irakiens, de plus en plus déçus par leur matériel d’origine soviétique, se tournèrent vers la France qui leur livra un nombre significatif de Mirage. Les F1, équipés de l’excellent missile air-air Magic, furent rapidement opérationnels et se montrèrent supérieurs à tous les appareils dont ils avaient disposé jusqu’alors. L’avionique des chasseurs Mirage était également supérieurs aux équipements soviétiques pour les besoins de l’attaque au sol. En outre, l’Irak se dota de missiles AM-39 Exocet montés sur hélicoptères Super Frelon. Malgré la portée assez courte du missile, ce système d’arme donnait aux irakiens une capacité d’attaque à distance de sécurité. Pour répondre aux offensives d’été iraniennes, l’armée de l’air irakiennes accrut le nombre de ses raids stratégiques et lança ses premières attaques de missiles sur les villes de Dezful et d’Ahwaz. La guerre du pétrole démarra également à cette époque puisque les 1eres attaques contre le terminal de Kharg eurent lieu en août 1982. le nombre de ces raids était important dans le contexte local mais leur efficacité sur le plan militaire laissait à désirer car leur planification et leur précision étaient insuffisantes. Trop peu de missions étaient organisées contre les objectifs choisis et elles n’étaient pas suivies de frappes complémentaires basés sur une évaluation des dommages causés car les missions de reconnaissance après frappe étaient rares.
    Les Iraniens ripostèrent par des pénétrations à basse altitude en territoire irakien, effectués par leurs F-4 Phantom qui connurent quelques succès car ni l’artillerie sol/air ni la défense anti-aérienne ne furent en mesure de s’y opposer. En fait, tout le système de défense aérienne irakien privilégiait les altitudes hautes et moyennes et son efficacité contre les pénétrations basse altitude était limitée. Ce système était une copie des concepts soviétiques; il n’avait que peu de valeur en face des menaces israéliennes et iraniennes. Pourtant, le commandement irakien aurait dû tirer des enseignements des récents conflits israélo-arabes qui avaient été très instructifs. Il n’empêche que les phantom iraniens poursuivirent leurs raids jusqu’à la fin du conflit en 1988.
    L’attaque israélienne contre le réacteur osirak, en juin 1981, rappela l’intérêt de ses frappes " chirurgicales". A cette époque, les Irakiens, qui commençaient à avoir des doutes de leurs aptitudes à organiser des opérations aériennes sérieuses, recrutèrent des « conseillers tactiques » égyptiens et indiens, puis demandèrent à la France, à l’URSS et à l’Allemagne de l’Est d’accroître leur assistance technique. Cela produisit quelques améliorations mais les Irakiens continuaient à monter des attaques dispersés au lieu de concentrer leur action. Malgré tout, ils étaient capables d’effectuer plus de 150 missions de combat jour. Alors qu’au sol, les opérations prenaient un caractère statique et que l’initiative passait aux mains des iraniens, l’armée de l’air irakienne lança ses 1eres attaques à longue distance contre les installations pétrolières iraniennes. La France lui avait en effet loué des Super-Etendard de l’aéronavale, armés de missiles exocet. Ces avions, pilotés par du personnel irakien, volaient à haute ou moyenne altitude et étaient protéges par une escorte de mirage F1. En général, les missiles étaient tirés à environ 30 km de l’objectif mais, comme en règles générale des dégâts occasionnés n’étaient évalués grâce à des vols de reconnaissances après les missions, l’efficacité de ses armes coûteuses ( dont 200 étaient disponibles) fut assez faible. Pour ce genre de mission, des projectiles moins onéreux, tels que les bombes classiques, auraient obtenus des résultats tout aussi satisfaisants, sinon meilleurs. En conséquence, les Irakiens décidèrent d’employer des armes chimiques qui auraient qui leur paraissaient plus létales et moins chères. Un certains nombre de leurs avions furent modifiés de façon à pouvoir transporter des charges chimiques en réservoirs externes.
    Sur le plan stratégique, toutes ces tentatives se soldèrent par des échecs car la technologie irakienne laissait à désirer ; le rayon d’action de leurs avions était un peu court et leurs missiles anti-navires n’avaient pas assez de puissance pour obtenir des effets décisifs.
    Les deux camps répugnaient au combat air-air mais, pendant la première partie du conflit, les pilotes iraniens se montrèrent légèrement supérieurs à leurs adversaires en raison de la formation de qualité qui leurs avaient été dispensée par leurs instructeurs américains. Cependant, les Irakiens tiraient des enseignements de ces rencontres et faisaient un meilleur usage de leurs nouveaux missiles Matra 530 et Magic 1 utilisés avec les différentes versions du mirage F1.
    Les chasseurs d’origine soviétique étaient pour l’essentiel employés à des missions d’appui aérien rapproché; celles-ci manquaient d’efficacité car les pilotes opéraient à une altitude trop haute. Beaucoup de ces missions échouèrent par manque de renseignements adéquats et de moyens de transmissions adaptés ; les avions arrivaient trop tard sur les objectifs. Les forces terrestres ne pouvaient pas transmettre les informations nécessaires à l’attaque des objectifs et beaucoup de ceux-ci avaient disparu quand les avions d’appui apparaissaient sur le champ de bataille.
    L’attaque des navires prit un nouvel essor quand les pilotes irakiens lancèrent leurs attaques à plus basse altitude et plus près de leurs objectifs. Dans ce domaine, l’aide française joua un rôle important car c’est la france qui fournit des systèmes de navigation inertiels de conception américaine montés sur les Etendard ; elle livra également une nouvelle version du Mirage F1, ravitaillable en vol et pouvant être armée d’Exocet. Ces nouveaux appareils, au rayon d’action amélioré, permirent de renvoyer les Etendard en france, sauf celui qui fut perdu en opérations.
    Tous les problèmes n’étaient pas résolus pour autant. L’objectif majeur restait l’île de Kharg qui n’était qu’à 250 km au sud des côtes irakiennes mais cela représentait presque la limite du rayon d’action d’un chasseur à pleine charge. De plus, ces installations étaient extrêmement difficiles à détruire étant donné leur taille, leur dispersion et les moyens consacrés à leur défense. Toujours grâce à l’aide française, les Irakiens mirent en œuvre des contre-mesures électroniques et modifièrent le profil de leurs attaques pour réduire l’efficacité des défenses sol/air. Ils utilisèrent des bombes françaises AS-30 guidés laser en conjonction avec des illuminateurs laser produits par Thomson-CSF, ainsi que des missiles guidés laser soviétiques dont la portée atteignait 15 km et des bombes en grappe. La précision des attaques irakiennes était en nette amélioration. L’organisation des bombardements sur l’île de Kharg fut également modifiée. Les Irakiens envoyèrent une première vague d’avions qui, utilisant des moyens de contre-mesure électroniques français et des missiles anti-rayonnement, neutralisant les missiles Hawk et Shilka, permettant ainsi à la seconde vague de tirer des projectiles à une distance de sécurité d’environ 8 km. Selon certaines informations, les Irakiens auraient également utilisé, durant ces raids, des roquettes Brandt de 68mm. La bombe AS-30 Guidée Laser est munie d’une tête militaire de 240 kg et sa trajectoire horizontale se situe dans une tranche d’altitude inférieure à 100 m, ce qui la rend bcp plus efficace que les rames non-guidées. Les 1eres attaques de ce type furent réussies mais les Iraniens réagirent et accrurent l’efficacité de leur défenses sol/air, ce qui se traduira par la perte de plusieurs Mirage F1. Les Irakiens mirent alors en œuvre une nouvelle méthode d’attaque basée sur une approche à très basse bas niveau suivie d’une montée en altitude pour s’en prendre aux moyens sol/air avant l’arrivée de la 2e vague. Néanmoins, les pertes furent sévères, en particulier parmi les pilotes « qualifiés Mirage », difficile à remplacer. Des stages de formation furent organisés en france mais le défaut de pilotes anciens se faisait sentir. Fin 1985, malgré 77 attaques sur l’île de Kharg, ce terminal pétrolier n’était toujours pas totalement neutralisé.

    En août 1986, les Irakiens lancèrent des raids sur les installations de l’île de Sirri, à proximité du détroit d’Ormuz, à plus de 1300 km de leurs bases. A l’occasion de ces missions, menés à haute altitude pour économiser le carburant, ils utilisèrent des Antonov reconvertis en ravitailleurs. Ces raids ont prouvé la valeur technique des pilotes irakiens qui, non seulement devaient assurer une navigation précise, mais encore étaient forcés d’adopter un profil d’attaque rendu dangereux par la présence de Phantom basés dans cette région.
    Fin 1986, les Irakiens lancèrent des attaques massives contre les installations militaires iraniennes, y compris un raid à très longue distance contre Larak, ce qui supposait un vol de missions aller-retour de plus de 3700 km. Ce type de missions était confié à des pilotes de Mirage F1 EQ5 particulièrement qualifiés ; malgré tout, certains durent se poser en Arabie Saoudite, à court de carburant. Ces raids déconcertèrent complètement les Iraniens qui pensaient êtres à l’abri de ce genre de surprise, leur inquiétude était grande car plusieurs pilotes pétroliers avaient été atteints au mouillage. Le ravitaillement en vol avait été assuré par des Antonov An-12 reconvertis dans ce rôle et dont 10 étaient disponibles. Les dispositifs de transfert de carburant étaient montés sur palettes et la perte de ravitaillement était installée sur la rampe arrière. Selon certaines informations, les Irakiens auraient également utilisés la technique de ravitaillement « buddy-buddy » à partir d’un avion de combat, mise au point par l’armée de l’air française. Parallèlement, leurs missions d’appui au sol se multipliaient. Mais si les missions à longue portée étaient mieux exécutés qu’au début du conflit, celles consacrées à l’appui rapproché manquaient toujours d’efficacité car menées à une altitude trop élevée.
    Les pilotes irakiens avaient fait la preuve de leurs capacités techniques lors d’attaques d’objectifs maritimes dans le golfe. Cette forme d’action atteignit son point culminant quand un Mirage F1EQ prit pour cible le Stark, une frégate radar us qui croisaient à environ 80 miles de Barheïn, au sud de la zone d’exclusion iranienne. Cette attaque, qui devait coûter la vie à 37 marins américains, fut une démonstration de la capacité des avions irakiens à attaquer des objectifs maritimes, même de dimension réduite et capable de se défendre. Le 17 mai dans la soirée, un chasseur irakien décolla de la base de Shaiba pour une mission de nuit, phénomène assez rare pendant ce conflit. Pendant toute la durée de son vol, il fut suivi par un AWACS E-3A de l’armée de l’air américaine opérant à partir de la base de Darhan. A 19h55, l’Irakien était détecté et identifié comme étant un Mirage F1 faisant cap au sud. Cela ne sembla pas surprenant car il était normal pour les appareils irakiens de voler sur ce cap pour aller attaquer des objectifs maritimes à l’intérieure de la zone de sécurité iranienne. Une heure plus tard, ce mirage traversa la « late detect line » passant au milieu du golfe tout en tenant aussi prés que possible de la côte saoudienne. Il fut alors classé comme « écho critique » par la défense aérienne américaine.
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    Message  Thor Mar 13 Sep 2005 - 19:07

    Un message de mise en garde fut transmis à tous les bâtiments de l’US navy présents sur la zone et la fréquence des comptes-rendus adressés par l’AWACS au bâtiment de commandement « La Salle » qui les répercutait sur le Stark s’accrut. A ce moment, le mirage irakien volait à environ 200 nœuds, donc à une vitesse anormalement basse, entre 1500 et 3000 pieds, cap au sud-est, à environ 15 nautiques au large de la côte saoudienne. Les saoudiens firent décoller deux F-15 Eagles chargés de l’intercepter, ces 2 chasseurs restèrent en contact avec l’AWACS pendant toute la durée de la mission. Les radars de veille AN/SPS-49 équipant les bâtiments américains et dont la porté maximale est de 200 nautiques n’étaient pas encore en mesure d’intervenir mais l’AWACS suivait en permanence l’avion irakien et transmettait ses renseignements au bâtiment de commandement. A 20h43, le mirage apparut sur les écrans radars des bâtiments, la distance étant estimée à 120 nautiques. La frégate Stark ne poursuivait pas cet avion ; elle ne l’acquit au radar qu’à 70 nautiques. A 21h02, les systèmes de guerre électronique du Stark détectèrent les émissions radar de l’irakien et les identifièrent comme provenant d’un radar Cyrano IV équipant normalement les mirages F1.
    A ce moment , l’avion était à 43 nautiques de la frégate, la portée maximale des Exocet étant de 40 nautiques. Trois minutes plus tard, le pilote irakien se dirigea droit sur le Stark et son radar accrocha le bâtiment américain. Il maintint son cap pendant environ 7 secondes, pendant que, à bord de la frégate, le personnel était rappelé aux postes de combat et que le système Phalanx était en mode mer/air. A 21h09, le 1er missile fut détecté alors qu’il se dirigeait droit sur le bâtiment. La visibilité était d’environ 2000m; les veilleurs aperçurent distinctement la traînée lumineuse du missile mails il était trop tard pour manœuvrer. A 900km/h, l’Exocet se dirigeait vers son objectif. L’impact fut dévastateur. Le pilote irakien avait tiré deux missiles dont un seul fit mouche. Plus tard, il prétendit que son système de navigation indiquait que le Stark était à l’intérieur de la zone d’exclusion et qu’il écoutait les fréquences de détresse. Ces deux allégations se révélèrent inexactes : l’AWACS et le “La Salle” avaient suivi en permanence les mouvements de la frégate et pouvaient prouver que le bâtiment n’était pas dans la zone d’exclusion; L’écoute des fréquences de détresse d’un appareil irakien semblait bien improbable car cela ne concordait pas avec la pratique courante. En effet, le Stark avait envoyé deux messages d’identification sur les fréquences, aucun ne reçut de réponse. L’attitude du pilote a prouvé qu’il n’ignorait pas la position exacte du bâtiment américain. Il mit en route son radar de poursuite quelques secondes avant le lancement de ses missiles, ce qui était une procédure normale contre un bâtiment ennemi armé de systèmes mer/air. De plus, immédiatement après le lancement, l’avion irakien rompit le contact et rentra à sa base au cap direct.
    En ce qui concerne l’évolution des capacités de l’armée de l’air irakienne, on peut facilement distinguer plusieurs étapes : la frappe aérienne initiale – qui fut un échec flagrant-, les missions à caractère stratégique – qui, avec le temps et l’expérience, acquirent une certaine efficacité, en particulier contre les objectifs maritimes - l’impossibilité d’intervenir avec efficacité dans le combat terrestre dans le cadre des missions d’appui reproché, cela à cause de la pauvreté des renseignements et des moyens de liaison à la disposition des troupes au sol. Durant les dernières phase de la guerre, les interventions des hélicoptères armés devinrent de plus en plus fréquentes mais elles n’ont jamais pu atteindre le degré d’efficacité qui leur aurait permis d’avoir un impact décisif sur le déroulement des combats. Finalement, les raids sur les villes iraniennes obéissaient à des considérations essentiellement politiques et n’étaient pas assez fréquents ni assez puissants pour jouer un rôle majeur sur le plan moral. Seule l’alternance des attaques par missile et par moyens aériens permit d’arriver à une certaine efficacité. On peut également noter que l’emploi des armes chimiques sur des agglomérations peu importantes a causé des pertes importantes parmi la population civile non protégée.
    Pendant toute la guerre, les Phantom iraniens poursuivirent leurs missions de pénétration à basse altitude en dépit de l’importance des moyens de défense irakiens, en particulier de ceux employés autour des grandes villes et des installations importantes. Malgré un effectif de 10.000 hommes, la défense sol/air irakienne n’a jamais pu atteindre des résultats sérieux, ses missiles soviétiques SA-2 et SA-3 se révélant totalement inefficaces. L’acquisition de nombreux matériels modernes d’origine française ( Crotale et Roland ) ne modifia pas la situation. Certains systèmes mobiles SA-6 Gainful semblent avoir obtenus quelques résultats en dépit de leur simplicité.
    Les Irakiens, ne maîtrisant pas la technique IFF, préféraient mettre en œuvre la technique des « couloirs tactiques », ce qui limitait considérablement la superficie protégée par leur système de défense sol/air. Les égyptiens avaient déjà utilisé cette technique lors de la guerre d’attrition, en 1969-1970 ; cela les avait conduit à abattre un certain nombre de leurs propres avions par suite d’une identification erronée. Les intercepteurs MiG-21 et MiG-23 utilisés par les Irakiens manquaient de systèmes d’armes à longue portée pour mener des combats air/air efficaces. Leurs radars de bord se prêtaient mal à des actions coordonnées par un poste de contrôle au sol; par ailleurs, cette dernière fonction n’était pas le point fort des irakiens. La mise en service de l’avionique des mirages a amélioré la situation technique mais les pilotes de chasse irakiens n’ont jamais pu atteindre le niveau qui leur aurait permis de prendre le dessus sur les Iraniens dont la situation n’était pourtant pas brillante. Les chasseurs irakiens respectaient à la lettre leur règlement d’inspiration soviétique et ne concevaient l’approche qu’à haute ou moyenne altitude. L’inefficacité de cette méthode les a amenés à une approche de l’objectif à plus basse altitude, sauf au-dessus du champ de bataille où cette technique est restée exceptionnelle. Il en va de même pour les attaques de nuit contre des objectifs important tels que des concentrations de troupes avant une offensive qui n’ont jamais fait l’objet d’une frappe préemptive.
    Vers la fin de la guerre, les Irakiens ont réalisé un système bon marché d’alerte lointaine basé sur un avion de transport soviétique Il-76 Candid associé à un radar Thomson-CSF Tigre. Ce système permettait de faire face aux pénétrations à haute et moyenne altitude mais était inefficace contre les actions iraniennes à basse altitude.
    Pendant toute la guerre, les opérations aériennes irakiennes ont été entravé par une centralisation excessive des moyens de contrôle. La planification des opérations était rigide et ne laissait que peu ou pas d’initiative aux pilotes ou aux commandants de formation. La non-observation des règlements se traduisait par des punitions sévères et même parfois par l’exécution des coupables. Le défaut de renseignements en temps réel, de liaison avec les troupes au sol et de reconnaissance après frappe ont contribué à réduire très sérieusement l’efficacité des missions menées par l’armée de l’air, en dépit des efforts des pilotes.
    Au début de cette « guerre de 8 ans », l’Irak disposait de 372 avions de combat ; pendant la guerre, 100 nouveaux appareils ont été acquis, essentiellement des mirage F1. En août 1988, au moment du cessez-le-feu, l’armée de l’air irakienne comptait 40 000 hommes dont 10 000 étaient affectés à la défense aérienne. Ses avions de combat étaient organisés en deux escadrons de bombardement équipés de Tu-16 Badger et de Tu-22 Blinder, en onze escadrons d’appui au sol, un de Su-25, quatre de MiG-23 BM, trois de Su-7B et Su-20/22 et deux de Mirage F1EQE armés d’Exocet et deux de Mirage F1EQ-220. Les chasseurs comprenaient cinq escadrons : l’un équipé de MiG-25 Foxbat, un de MiG-29, les autres étant constituées de 200 MiG-21 de divers types et de 30 Mirage F1EQ. Une petite unité de reconnaissance était dotée de MiG-25R. Les hélicoptères comprenaient environ 60 Mi-24 Hind, 50 Gazelle armées de HOT 10 Super-Frelon dont certains pouvaient êtres équipés d’Exocet et un certain nombre de MBB Bo-105 armés de SS-11 et d’AS-12. Selon certains renseignements, l’armée de l’air irakienne aurait amélioré l’efficacité de sa flotte de bombardiers en se dotant de missiles chinois « Silkworm » et de missiles air-sol soviétiques à longue portée AS-3 et AS-4. Ces matériels peuvent être plus efficaces que les Exocet contre les bâtiments de commerce ou de combat car ils sont plus rapides et ont une allonge plus importante ; la portée des Silkworm atteint 460 km. Les Irakiens n’ont pas été spécialement satisfaits par les performances de leurs appareils d’origine soviétique, en particulier par celles de la version export du MiG-23 Flogger E dont la cellule et les systèmes sont les mêmes que ceux de l’appareil utilisé par les Soviétiques mais qui n’est équipé que d’un radar peu efficace au lieu du système normal High Lark. Pendant la guerre, les Irakiens ont demandé à bénéficier d’une version améliorée, probablement le MiG-23B, mais n’ont été réellement satisfait que lorsque l’URSS leur a livré des MiG-29 Fulcrum. Même cet appareil, très apprécié des experts occidentaux, s’est révélé peu performant en milieu moyen-oriental ; Sa consommation de carburant est excessive, ses radars ne sont pas adaptés à l’observation et au tir vers le haut et vers le bas et son informatique laisse à désirer. Certains ordinateurs ont été fournis ultérieurement par l’Allemagne de l’Est et adaptés aux normes locales par les pilotes et les techniciens Est-Allemands qui furent détachés dans les forces aériennes irakiennes peu de temps avant le cessez-le-feu de 1988. les Soviétiques ont aussi fourni un escadron d’avions d’appui Su-25, équivalent de l’A-10 Thunderbolt II. Certains de ces appareils ont participés à des missions opérationnelles durant les dernières semaines de la guerre. Le missile air/air de base de l’armée de l’air irakienne était le matériel soviétique AA-2 Atoll, monté sur les MiG-21. Ce missile est vraisemblablement une copie du matériel américain Sidewinder mais il manque de fiabilité et sa portée réduite. Ses performances médiocres ont été mises en évidences durant les conflits israélo-arabes, en particulier au Liban en 1982 où les chasseurs israéliens ont réussi à abattre 85 MiG syriens sans aucune perte dans leurs propres rangs. Les Irakiens ont fait pression sur les Soviétiques pour êtres dotés d’armes modernes telles que les AA-6 Acrid, AA-7 Appex et AA-8 Aphid ; de son côté, la France leur fournissait des R-330 et des R-550 Magic. Ces armements évolués pourraient avoir amélioré les capacités de combat air/air des irakiens mais cela n’est pas formellement établi car il faut se souvenir que les combats aériens ont été très limités durant tout ce conflit. En fait, il a fallu presque dix ans pour que l’armée de l’air devienne une force de combat efficace mais qui, malgré tout, souffrait encore de sérieuses insuffisances. Même à la date d’invasion du Koweït, la formation des pilotes était toujours sujette à caution ( malgré la formation de certains d’entre eux en France et en URSS). Quant aux mécaniciens, ils se sont signalés par leur inefficacité en matière d’entretien des appareils, pour ne pas parler de leur inaptitude à remettre rapidement les avions en état de façon à assurer un taux de missions satisfaisant. Avec presque 500 avions de combat, les forces irakiennes n’ont jamais été capables d’organiser, dans le meilleurs des cas, plus de 150 missions journalières. Les tâches des mécaniciens locaux étaient limitées au deuxième échelon, tous les travaux d’entretiens majeures étaient effectues par des techniciens français ou soviétiques. La formation des pilotes s’étalait normalement sur trois ans mais, compte tenu des pertes et de l’arrivée de nouveaux matériels, elle a été réduite à une seule année, ce qui est manifestement insuffisant pour mettre en ligne des personnels qualifiés. Il faut ajouter que Saddam Hussein ( dont les méthodes rudimentaires et brutales de commandement sont bien connues ) regardait tous les pilotes de qualité comme des ennemis potentiels, ceux-ci ne gardaient pas longtemps leurs fonctions dés qu’ils avaient atteint une certaine notoriété, ce qui n’était pas de nature à accroître l’efficacité au combat des forces aériennes. Beaucoup d’officiers supérieurs ont été exécutés ou limogés au moment où ils arrivaient à des positions de responsabilité. De par le nombre et la qualité de ses matériels, l’armée de l’air irakienne pouvait faire impression mais elle s’est avérée incapable d’affronter des forces aériennes occidentales bien équipées et bien instruites telles que l’USAF, la RAF et l’Armée de l’Air. Il était certain qu’elle ne pouvait pas résister à une attaque massive des forces multinationales mettant en œuvre des armes modernes. Les pilotes irakiens, peu familiarisés avec le combat aérien, n’avaient aucune chance en face de pilotes de chasse de la coalition ou même contre les équipages israéliens si jamais ceux-ci étaient intervenus sur ce champ de bataille. Les alliés disposaient d’une infrastructure bien supérieur à tout ce qui était disponible chez les Irakiens; de plus, les forces aériennes de Saddam Hussein souffraient de mêmes insuffisances qui réduisaient leur efficacité il y a deux ans. Depuis l’instauration de l’embargo, la plupart des techniciens étrangers étaient partis et l’entretien était en totalité aux mains des mécaniciens locaux,, avec les résultats que l’on peu attendre. On peut ajouter que, même si l’Irak disposait d’un stock de pièces de rechange qui pouvait lui paraître satisfaisant, celui-ci devait être rapidement épuisé en raison des nécessités du combat et des actions alliées sur les centres de logistiques.
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    Message  Thor Mar 13 Sep 2005 - 19:10

    Les Forces Armées Irakiennes au 15 Janvier 1991 :

    Terre :

    5500 chars de combat
    2600 Blindés
    11 000 Transport de Troupes et Blindés divers
    3800 pièces d’artillerie

    Air :

    16 Bombardiers
    360 avions d’attaque au sol
    275 chasseurs
    2 avions radars
    159 hélicoptères de combat

    Défense Aérienne :

    620 Lanceurs SAM
    200 KS-30
    200 KS-19
    500 S-60
    250 M-1939
    300 Zsu-23-4
    13 Lanceurs Roland

    510 000 hommes dans les troupes régulières, 480 000 réservistes.


    L’Aviation Irakienne en chiffres :

    - 35 MiG-17
    - 70 MiG-21 C/E
    - 150 MiG-21 D/F/J/L
    - 6 MiG-21 N (livrés par l’Inde )
    - 5 MiG-21 R
    - 110 MiG-23 BN/MS
    - 30 MiG-25 A & E ( 55 avaient été livrés )
    - 10 MiG-25 R
    - 25 MiG-29
    - 30 Su-7B ( sur 42 livrés )
    - 130 Su-17/20
    - 36 Su-25
    - 3 Tu-16
    - 8 Tu-22
    - 4 H-61/B-6d
    - 30 J-6 chinois
    - 10 J-8 chinois
    - 15 Mirage F1EQ-2
    - 72 Mirage F1EQ-4/-6
    - 9 Mirage F1BQ
    - 10 MiG-21 U ( Entraînement )
    - 6 MiG-23 U (Entraînement )

    Entraînement :

    - 20 IA-58 Pucara
    - 80 EMB-312 Tucano ( Entraînement )
    - 22 Bae Jet-Provost
    - 16 Flamingo-223
    - 40 FFA AS-202/18A Bravo
    - 2 MiG-25 U
    - 50 Pilatus PC-7
    - 20 Pilatus PC-9
    - 42 Delfin L-29
    - 38 Albatros L-39
    - 10 Zlin 126
    - 5 Su-7B
    - 2 Tu-22 Blinder-B
    - 10 Yak-11

    Transport :

    - 2 An-2
    - 6 An-12 Cargo
    - 4 An-12 Ravitailleurs
    - 10 An-24
    - 2 An-26
    - 13 Il-14
    - 16 Il-76
    - 4 Il-76 MD ravitailleurs
    - 2 Tu-124

    Hélicoptères :

    - 32 Alouette III- missilesAS-11 (47 livrés )
    - 53 SA-342 L Gazelle HOT
    - 7 Super-Frelon ( sur 14 commandés )
    - 13 SA-330 Puma
    - 2 SA-330 VIP
    - 6 AS6332F1 Super-Puma Exocet avec radar ORB-32-14 orientable à 360°
    - 5 AB-212 ASW (anti-SM )
    - 5 AB-109
    - 8 AB-212 pour la Marine
    - 6 BK-117
    - 10 Bo-105C/B Hot ( 12 livrés )
    - 20 Bell 214ST
    - 6 AS-61 (VIP)
    - 6 Ka-25 Hormone C
    - 15 Mi-4 ( sur 35 livrés )
    - 6 Mi-6 Hook ( sur 15 livrés )
    - 170 Mi-8 Hip-C
    - 37 Mi-17 Hip H
    - 28 MD-300C (civils )
    - 24 MD-530
    - Des AH-1J capturés sur l’Iran

    L’armée Irakienne a été Formée à partir de l’indépendance du pays en 1932, elle a été dissoute en 2003 après sa défaite contre la coalition Americano-Britannique. Une nouvelle armée Irakienne est en constitution, mise en place et entraînée par l’occupant.

    http://www.scramble.nl/iq.htm
    Thor
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    Quelle est l’efficacité des forces aériennes irakiennes ? Empty Re: Quelle est l’efficacité des forces aériennes irakiennes ?

    Message  Thor Mar 26 Juin 2007 - 17:56

    https://www.youtube.com/v/Qi22toz4DU0

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    Quelle est l’efficacité des forces aériennes irakiennes ? Empty Re: Quelle est l’efficacité des forces aériennes irakiennes ?

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