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    Tortures en Egypte : des images accablantes circulent

    Thor
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    Nakib
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    Nombre de messages : 2938
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    Tortures en Egypte : des images accablantes circulent Empty Tortures en Egypte : des images accablantes circulent

    Message  Thor Dim 14 Jan 2007 - 11:00

    Tortures en Egypte : des images accablantes circulent sur le Net


    LEMONDE.FR | 13.01.07 | 19h24 • Mis à jour le 13.01.07 | 19h25


    Les violences policières ne peuvent plus se cacher en Egypte. Depuis que la vidéo des violences commises sur un détenu dans un commissariat de Boulaq - filmée et diffusée par les bourreaux eux-mêmes - a été reprise sur l'un des blogs les plus populaires du pays, celui de Wael Abbas, la gravité des faits, dénoncés depuis longtemps par plusieurs organisations des droits de l'homme, éclate en plein jour. D'autres vidéos ont depuis été publiées sur le Net, montrant la barbarie des pratiques de la police égyptienne.

    L'homme par lequel le scandale a éclaté est Emad Al-Kabir. Ce chauffeur de taxi âgé de 21 ans s'est retrouvé mêlé, le 18 janvier 2006, à une dispute entre un de ses proches et des policiers. Arrêté, il est conduit au commissariat de Boulaq, un quartier populaire du Caire, et accusé de "résistance aux autorités". Pendant la nuit qu'il passe au poste, il est frappé à plusieurs reprises. La justice, le lendemain, ordonne sa libération contre caution, mais il est ramené au commissariat. Dans la nuit du 19 au 20 janvier, des policiers le sortent de sa cellule, l'emmènent dans une pièce où ils le torturent, le violent avec un bâton, et filment la scène avec un téléphone portable.

    Au cours des mois qui suivent la vidéo circulent dans le quartier de Boulaq. Emad Al-Kabir ne porte plainte que plus tard, en novembre 2006, images à l'appui. Apparemment, il s'agit pour lui de venir en aide à son frère qui vient d'être emprisonné, explique Amnesty International. Malgré les pressions exercées sur lui, Emad Al-Kabir refuse de retirer sa plaine. Les représailles ne tardent pas. Le 10 janvier dernier, il a été condamné à trois mois de prison pour avoir "agressé un policier et fait obstacle aux autorités".

    Les bourreaux d'Emad Al-Kabir, eux, ne sont pas fixés sur leur sort. Deux policiers ont été arrêtés fin décembre et doivent être jugés le 3 mars. Quelle que soit la sanction, l'issue de cette affaire ne doit pas faire oublier tous les autres cas de violences non sanctionnées. Les tortures dans les prisons égyptiennes sont généralisées, dénoncent des organisations de défense des droits de l'homme. Les vidéos actuellement diffusées sur le Net montrent en effet des exemples multiples de maltraitance, allant de la gifle à des tortures plus "élaborées" : sur une vidéo, on voit une femme ligotée et suspendue entre deux chaises, hurlant de douleur.

    Loin de reconnaître la gravité des faits, le pouvoir égyptien évoque des cas isolés et continuent à essayer de préserver la plus grande discrétion sur ces pratiques. Samedi 13 janvier, la chaîne Al-Jazira a fait savoir qu'une de ses productrices, qui participait au tournage en Egypte d'un documentaire sur de mauvais traitements imputés à la police, a été présentée le jour même à la justice égyptienne. Mme Taha devait quitter l'Egypte le 8 janvier mais a été bloquée à l'aéroport du Caire, où 50 enregistrements et son ordinateur portable lui ont été confisqués. "Nous n'avons pas de détails sur les accusations à son encontre", a indiqué le directeur du bureau du Caire de la chaîne.


    http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3218,36-855245@51-855248,0.html
    Thor
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    Nakib
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    Tortures en Egypte : des images accablantes circulent Empty Re: Tortures en Egypte : des images accablantes circulent

    Message  Thor Dim 14 Jan 2007 - 11:07

    Tortures policières en Egypte
    Les blogs indépendants nouveaux garants des Droits de l’Homme

    dimanche 14 janvier 2007, par Khaled Elraz


    C’est à travers son blog que le journaliste indépendant égyptien Wael Abbas a pu réveler une affaire de torture et de viol commis par des policiers dans l’exercice de leurs fonctions. L’amorce d’une affaire d’Etat ?

    Tout commence lorsqu’en janvier 2006 un jeune chauffeur de taxi de 21 ans, Emad al-Kabir, est arrêté par des policiers du quartier populaire de Boulaq, au Caire. Détenu quarante-huit heures, il subit durant sa détention plusieurs séances de coups et de torture, incluant un viol à l’aide d’un baton. Relâché sans charge retenue contre lui, Emad Al-Kabir se serait sans doute toujours tu, comme tant d’autres victimes de violences policières en Egypte.

    Mais ses bourreaux avaient filmé la scène à l’aide d’un téléphone portable, et ils pensèrent parfaire leur travail d’humiliation et d’intimidation, en toute impunité, en faisant circuler ces images dans son quartier. Selon l’avocat d’Emad al-Kabir, ils voulaient que ces images barbares "servent d’exemple".

    C’était compter sans le courage et le civisme du journaliste indépendant Wael Abbas, 32 ans, dont le "blog" est aujourd’hui parmi les plus fréquentés d’Egypte. Son objectif, qu’aucun journaliste ne reniera : "rendre les informations publiques et inciter les gens à témoigner". Dès qu’il en a eu connaissance, il n’a pas hésité à diffuser ces images pour dénoncer les pratiques des policiers. Son objectif : "rappeler à mes compatriotes qu’ils ont des droits".

    Objectif atteint : l’information est reprise par un quotidien indépendant, Al-Fajr, qui complète son enquête, et elle conduit à une prise de conscience plus large des dérives policières en Egypte. Déjà, le livre fameux d’Alaa el-Aswany, L’immeuble Yacoubian, et le film qui l’a adapté, avaient levé un coin du voile sur ces atteintes fréquentes aux Droits de l’Homme dans les commissariats égyptiens. Mais la force des images saisies sur le vif par les auteurs des faits donne à l’information une puissance décuplée. La dénonciation devient évidence, le scandale éclate.

    Du coup, la plainte déposée par Emad Al-Kabir va devoir être instruite, les deux jeunes policiers qui l’ont ainsi torturé et violé vont devoir répondre de leurs actes, ils sont aujourd’hui sous les verrous et le Ministère de l’Intérieur, cessant de les couvrir, a annoncé dans un communiqué qu’il s’en remettait à la décision de la justice, "quelle qu’elle soit". Jugement le 3 mars.

    Au delà des pratiques qu’elle révèle, et qui seraient monnaie courante parmi les policiers du Caire, l’affaire Emad Al-Kabir prouve autre chose : l’importance que revêt aujourd’hui, dans tous les pays du monde, l’information indépendante délivrée via Internet.

    Autant il était possible de faire taire un journal de presse écrite et de censurer l’audiovisuel, autant il est difficile de masquer les faits, dès lors qu’ils sont visibles sur des blogs. Ainsi les nouveaux médias deviennent-ils l’arme ultime des defenseurs des Droits de l’Homme...

    Nouveaux organes d’information, au service de l’actualité directe, en prise directe sur le réel, les blogs sont aujourd’hui les alliés du Droit contre l’arbitraire et l’injustice. Malik Moustafa, autre "journaliste blog" égyptien, parle pour cette nouvelle pratique de "journalisme populaire", libéré de toute censure... Wael Abbas n’est pas isolé, et son courage vient secouer la torpeur civique : il mérite d’être salué, encouragé, imité !


    Site web de Wael Abbas
    http://misrdigital.blogspirit.com

    http://www.afrik.com/article11027.html

      La date/heure actuelle est Dim 19 Mai 2024 - 20:41